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MEME
27 mars 2005

Même suite

Le lendemain matin je me réveille la tête où y faut pas, comme le premier jour où je suis allée en boite, c’était avec elle.

Je n’ai pas de nouvelle depuis hier, je décide d’aller chez elle, lui dire bonjour.

Sa mère ouvre la porte, elle est pâle, ses yeux bleus sont humides et rougeâtres. Je ne dit rien, je ne sais pas quoi dire. Elle n’est jamais très gaie mais je ne l’ai jamais vu si malheureuse à ce point. Je ne dit toujours rien. Mais où est Stella bon dieu ? Elle pourrait au moins venir consoler sa mère. Pourquoi elle me laisse là ? Moi je ne sais pas quoi dire à une mère entrain de pleurer. Ma mère ne pleure jamais ou peut-être jamais devant nous.

Elle va arrêter celle-là ? Parce que moi aussi j’ai envie de pleurer maintenant. Je lui demande agacée si Stella est là et elle me répond avec une voix tremblante : " Stella est partit, elle ne reviendra plus jamais. Elle est partit hier soir de sa soirée avec un copain à elle. Elle m’a appelé pour me dire qu’il la ramenait. Ils ne sont jamais rentrés. Un camion sur la route... Je ... " Cette femme venait de m’annoncer que ma meilleure amie, sa propre fille était partit pour toujours et je restait planté sans voix sous la véranda.

On peut tout me dire, tout : Qu’elle est au paradis, qu’elle est au ciel, qu’elle est parti en voyage, qu’elle va voler dans le ciel comme un oiseau au dessus du monde, qu’elle est devenu un ange, qu’elle veille sur moi comme elle l’a déjà fait, qu’elle est allé escalader tous les sommets du monde, qu’elle va faire le tour du monde. Elle est toujours en vie pour moi. Tant qu’elle bouge, qu’elle rit. On peut dire ce qu’on veut sur elle, mais personne ne dira les mots interdits. Même si c’est absurde de dire des choses comme : " Tiens, j’ai cru voir Stella faire du vélo aujourd’hui ? " Tant qu’on ne dit pas ce que personne n’a le droit de dire, je vais bien.

Je dit toujours à mes parents que je vais chez Stella, je ne dit jamais que je vais voir sa mère.

Elle me laisse aller dans sa chambre, je suis d’ailleurs la seule personne qu’elle laisse entrer ici. Je m’enferme là pendant des heures. Des larmes de tristesse envahissent à chaque fois mes yeux mais je me persuade qu’il s’agit de la fatigue ou d’autre chose.

Je t’aimais Stella et toi tu m’as abandonné. Tu n’avait pas le droit de faire ça. Qu’est-ce que je t’ai fait, qu’est-ce que ta maman t’as fait pour mériter tout ce malheur. Pourquoi a-t-il fallu mourir ? Voilà, je l’ai dit : tu es morte.

Je crois que c’est de ma faute, parce que ce soir-là je l’ai souhaité. D’accord je t’en voulais de m’abandonner pour ce beau métisse mais avais-je le droit de souhaiter la mort de quelqu’un ? Ta mort ?

Non, je n’y pensais pas réellement c’est parce que j’étais fatigué et c’est tout.

Ce n’est pas de ma faute Stella. C’est parce que je t’aime Stella comme une sœur, comme le soleil, nous sommes complémentaires tu sais...Je sais que tu le sais ...

J’ai fouillé dans l’un de tes tiroirs, j’ai trouvé une lettre. Cette lettre, bizarrement, tu l’adressait à moi :

Salut Toi,

Tu sais, je suis fatigué en ce moment.

Les examen approchent et je n’ai toujours pas commencé à révisé. J’espère que tu vas l’avoir.

Je sors sans toi mais je m’amuse moins quand t’es pas là.

En fait pour te dire la vérité, tu me manques. Ma vie est d’un ennui mortel.

Tellement mortel que y a des moments où je ferais mieux de me foutre un balle dans le crâne.

C’est pas seulement de ta faute mais les gens que j’ai rencontré en boite ne sont pas si géniaux que je le croyais. Y en à même qui m’obligent à faire des trucs dégueulasses. Je ne pourrais pas te les dire, c’est trop dur. Je sais comment tu es, tu vas croire que c‘ est de ta faute. Je t’en pris, le monde ne repose pas sur tes épaules. Je t’en pris, n’imagines pas non plus ces actes. Je suis toujours en vie, et c’est l’essentiel pour toi. D’ailleurs tout le monde est heureux que je sois en vie et personne ne se pose davantage de questions, personnes ne s’inquiète. Est-ce que tout va bien ? N’a-t-elle pas de problèmes ?

Mais à toi je peux le dire : je veux mourir, j’en ai marre de ma vie, je ferais tout pour arriver à ce que je désire.

Je sais que tu m’en veux et que tu m’en voudras toute ta vie mais c’est ainsi.

post-scriptum : Tu resterais toujours mon complément parce que nous deux on est pareil, on est la même.

Adieu ma Melaine à moi

Stella

Voilà, tu l’avais voulu et ton souhait avait été exaucé mais bien des mois après que tu n’es écrit cette lettre et je me demanderais toujours si tu n’avais pas réussi à t’en sortir, si tu n’avais pas changer d’avis, si tu n’avais jamais été heureuse, si tu avais aimé, si tu avais réfléchi, si tu...Des milliers de questions sans réponse.

Stella tu n’avais que dix-sept ans et neuf mois...

... et moi je n’ai plus de Même.

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